Jean Villeri au Château Musée de Cagnes-sur-Mer

« S ‘asseoir à la table du succès, croire aux certitudes des possessions matérielles sur le plan vénal sera dangereux pour l’artiste. Il se trouvera dans l’état de l’oiseau qui perd sa ligne de vol ».

Comment vivre et pas seulement écrire une telle profession de foi. La sienne aurait pu laisser Villeri recevoir l’adulation des foules ? Plasticien intransigeant, plasticien volontaire, c’est-ce que nous retrouvons à la rétrospective de son œuvre au Château-Musée de Cagnes-sur-Mer.
Tracé tendu, elle se lit sans faille, et quelques omissions dans le choix des travaux n’arrivent pas à déséquilibrer l’assurance vigoureuse du parcours d’un peintre exemplaire des années 20 à celles de 70.
Villeri, tout en restant proche du matériau (c’est un homme proche du monde rural) le domine et l’oblige à servir son projet. Il a traversé la chute de l’Ecole de Paris sans dommage, ponctuant son trajet par un très impressionnant portrait de René Char, son ami, en date de 1937.
En amitié avec Arman, il participa aux préliminaires de l’Ecole de Nice, favorable au renouvellement des valeurs, mais sans se déprendre de sa solitude, restant celui qui confessait préférer « toujours les sources aux floraisons, le silence et la méditation à la gloire des hommes ». Cela lui permit à l’avant-veille de sa mort d’exécuter des travaux testaments de sa puissance créative. Nulle défaillance. Une intensité qui façonne l’Histoire…Jacques Lepage, revue Zig Z’art n° 00, décembre 1994

Jacques Lepage, 1994

 

Jean Villeri

 

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Jean Villeri