Jean
Villeri
L’homme qui écoutait…
L’homme qui interrogeait…
L’homme qui a « écouté le vent
pour avoir la clef de l’insaisissable substance qui
fait vivre », celui qui a « interrogé
la montagne, l’oiseau afin que soient portés
loin leurs échos qui maintiennent le dialogue de
la terre et de ses fruits », Jean Villeri fut ,le
peintre le plus libre que j’aie rencontré…Son
œuvre est parlante, émotive, pleine de force
et de mouvance. Elle possède l’immense souplesse
de la connaissance, peut intégrer sans errements
ni souffrance des sacs, des ferrailles, des planches ou
de superbes vestiges maritimes. Elle multiplie le jeu des
signes, des lumières et des couleurs. Elle crée
des puzzles infinis dont on sent la logique constitutive
en un respect sous-jacent de la tradition picturale qui
établit la relation de notre équilibre et
de l’œuvre d’art…Et cette peinture
n’a pas vieilli. Contestée, d’avant-garde,
en des années de lutte où l’abstraction
remettait en cause la convention et les idées reçues,elle
manifeste la présence actuelle parce que hors du
temps, d’une expression lyrique, libre, affirmée
et juste; Il serait vain, ignorant Jean Villeri, d’en
rechercher les dates, de tenter une analyse chronologique
pour attribuer à telle influence ou à telle
école un élan ou une méthode. L’Œuvre
est globale, intrinsèque, jamais elle ne fut soumise,
mais jamais cependant elle ne fut visible sans l’assentiment
mille fois contrôlé de son auteur. L’homme
qui « interrogea la foudre pour connaître la
voix du feu et de l’eau qui écoutent aux portes
» n’abandonnait jamais au hasard un travail
si humble fût-il. Des mois de silence, d’interrogation
et de doute précédaient la présentation
d’une exposition. Indépendant, poète,
musicien, préférant le silence à toute
agitation futile ou mercantile, Jean Villeri nous a laissé
une œuvre magnifique; à nous de la découvrir
ou de la revoir…
Michel Gaudet
Les citations sont extraites des écrits de Jean Villeri
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