Jean
Villeri est un peintre français d’origine italienne,
né en l896, mort en l982.
Sensible aux influences impressionnistes et expressionnistes,
il aborde le cubisme et se situe très vite aux avant-gardes
des grands mouvements de l’Abstaction et de la Nouvelle
Ecole de Paris. A la cassure du siècle, il trouve
sa voie personnelle dans ses recherches de matières.
Artiste inclassable, encore trop méconnu, son œuvre
importante et riche qu’il qualifie lui-même
de« peinture sauvage" lui a valu l’amitié
et la complicité des poètes et créateurs
parmi lesquels René Char et Jean Lescure..
Biographie
Jean Villeri est né en 1896 à Oneglia (aujourd’hui
Imperia) Italie. Son père, chef d’orchestre
s’établit définitivement à Cannes
en 1906. L’année de son certificat d’études
(1912) il fait son premier envoi au Salon des Artistes Français,
puis se consacre définitivement à la peinture,
parcourant toute la côte et l’arrière
pays en donnant des leçons de peinture pour vivre,
croisant à Cagnes-sur-Mer Soutine, Renoir, Kikoïne.
Dès 1923 il expose dans les salons régionaux,
Palais des Beaux-Arts de Menton, Société des
Beaux-Arts de Nice; à la Maison des Beaux-Arts de
Cannes avec Bonnard, son voisin du Cannet dont la rigueur
et la haute idée de l’art l’influencèrent
pour le restant de sa carrière. En 1929 sa rencontre
avec Picabia, Jean Crotti et Jacques Villon fut décisive
dans le choix d’une voie non figurative.
En 1934, il adhère au mouvement «abstraction-création,
art non figuratif» participant de trois numéros
de la revue. Cependant qu’une amitié profonde
et fraternelle le lia durablement à René Char
qui préfaça trois de ses expositions personnelles
les plus importantes à Paris: Galerie Henriette 1939,
Galerie Maeght 1948, Galerie Creuze 1958.
Pendant la guerre Villeri avait dû quitter son domicile
de Cannes, pointe de la Croisette et s’installer sur
les Hauts de Cagnes-sur-Mer, où il rejoignit tout
un noyau d’artistes en exil. C’est là
qu’il se lia d’amitié avec Geer Van Velde
; recherché par les allemands il dut fuir un temps
et grâce à René Char fit la connaissance
de Michel Seuphor à Saint Jean-du-Gard.
Jean Villeri participa à de nombreuses expositions
de groupe, plus particulièrement aux premiers Salons
des Réalités Nouvelles et aux Salons de Mai.,
se situant lui-même dans le groupe de l’Ecole
de Paris. Il obtient une médaille d’argent
à la Biennale de Menton en 1953, puis le premier
prix de peinture abstraite en 1956. Après son exposition
à la Galerie Apollinaire à Milan, 1955, sa
peinture commença à se couvrir de matière,
presque de reliefs à la Galerie Legendre, Paris 1959,
pour devenir bas-reliefs métalliques à la
Galerie Blumental, Paris 1959 et qualifiée de «sculpto-peinture»
par le critique Pierre Gueguen.
Jean Villeri ne quitta plus sa «voûte»
du Haut-de-Cagnes, délaissant les courants de peinture
parisiens. «De ma terrasse à ma voûte
de travail, de ma plume à mon pinceau ! ...tel est
l’arc-en-ciel de ma vie.» Sa palette se chargea
non seulement de peinture mais aussi de cordages, filins
épaves de bois ou de fer, sublimées et structurées
en une étrange force où la violence est toujours
contenue et transcendée entre chaos et cosmos. Il
participe à la vie culturelle de la côte, Maison
des Artistes du Haut-de-Cagnes, Festival des Arts Plastiques
de la Côte d’Azur etc... Son exposition personnelle
«peintures, reliefs,céramiques» en 1968
au Château Musée de Cagnes-sur-Mer met en évidence
ses choix du relief et du matériau et l’utilisation
du panneau de bois; choix confirmés aux expositions
de la Galerie Antares puis de la Galerie Candela à
Cannes en 1975 et 1978 où apparaissent des formes
momifiées, cordelées, ficelées et réincanées
de la série des «présents futurs antérieurs»
qu’on retrouvera groupées dans les salles voûtées
du Couvent Royal de Saint-Maximin pour la rétrospective
«Jean Villeri, 50 ans de peinture» en 1980.
Parmi les événements où le nom de Villeri
s’est trouvé associé mentionnons «Hommage
à René Char» en 1971 à la Fondation
Maeght ; la rétrospective «abstraction-création,
art non figuratif» 1932-1936, à Paris et Bruxelles
en 1975 puis sa participation au Westfälische Landesmuseum
à Münster et au Musée d’Art Moderne
de la Ville de Paris. En 1985 pour «Vezelay, l’Art
Abstrait des années 50 dans le legs Zervos»
Un hommage lui a été rendu au Musée
des Beaux-Arts de Nice en mars-avril 1988; repris en juin
de la même année par la Galerie Caroline Beltz,
rue Mazarine à Paris.
. |